«Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse.» Albert Camus, Discours de Suède, 1957
La préoccupation de ce siècle est désormais au renversement de paradigmes avec la rupture de ces modèles dominants détruisant l'homme et le monde, elle est la recherche de fondements nouveaux pour le réinventer plus habitable et vivable. À l'heure où il s'agit de se préparer à l'imprévisible, à la résilience, d'engendrer de nouveaux rapports à l'existence, au vivant, quelle forme peut prendre la création pour un geste cohérent en faveur de la nature? Quelle réponse plastique donner pour la réécriture d'un nouveau récit pour sortir l'homme du système carcéral dans lequel il s'est enfermé?
Le pouvoir émotionnel fort de l'art provoque des changements de comportement, il peut être une stratégie pour reconnecter le citoyen à la nature, le sensibiliser à la préservation des écosystèmes. Je suis persuadée qu'il peut participer à une reconnexion à ce monde devenu si complexe. Mes productions plastiques abordent ces grandes questions sur les voies à prendre pour une réforme de la pensée, de la vie, sur ces failles qui hantent notre temps. Emmanuelle Cascail